L’homosexualité féminine est omniprésente. Une certaine forme d’homosexualité, celle que l’on voit dans les magazines people. Je me suis inspirée du fameux baiser entre Madonna et Britney Spears qui a fait la une des journaux à potins du monde entier. La presse people me débecte. Mais je m’interroge sur le phénomène. Comment expliquer que tout le monde dise la détester, mais se rue dessus chez le coiffeur ? Je crois que c’est une soupape sociale. Une sorte de porno autorisé, sans érection. Brassens disait que mettre son cœur ou son cul en plein soleil, c’est la même chose. Je suis plutôt d’accord. Bien sûr, j’habille ma réflexion sur les stars et le people de manière outrancière. Je suis l’exemple de Tarantino, capable d’as- sumer jusqu’au bout un sujet de mauvais goût, comme dans Inglourious basterds, mais aussi celui de Frank Miller (Sin City) dont la narration est à la fois sophistiquée et directe. J’admire la capacité de Miller à donner du sens à la violence gratuite. L’usage forcené des pavés narratifs pour explorer la psychologie de mes personnages est un hommage à Miller. Comme mon recours à une violence presque burlesque, à des dialogues sans tabous, l’est au travail de Tarantino.
Une petite starification à la Madonna vous déplairait tant que ça ? Ça ne me fait pas envie. Découvrir que des gens attendent depuis plus d’une heure pour une dédicace me met mal à l’aise. J’aimerais que les bouquins sortent anonymement, afin de laisser au lecteur le loisir de les juger rien que sur le fond. En répondant à cette interview, je vais déjà influencer les lecteurs. On ne lit pas un ouvrage de la même manière quand on sait qui l’a écrit.
Heu oui... Pour faire simple, l’histoire est basée sur le principe de la boîte de Vache qui rit. Sur son couvercle, une vache a des boucles d’oreille où l’on voit la vache avec des bou- cles d’oreille en forme de boîte où l’on voit, etc. Une nouvelle facette de mon travail qui, j’espère, surprendra autant que Du Plomb pour les garces !