On risque de vous taxer, comme eux, de vulgarité. Que répondrez-vous ?
J’assumerai. J’expliquerai que oui, je suis vulgaire dans Du plomb pour les garces, comme j’avais pu être intellectuelle et sophistiquée sur Trois Christs ou raffinée et exacte dans Petit miracle. Tous les tempéraments s’expriment dans chaque être humain. Si l’on veut bien connaître quelqu’un, il faut en explorer tous les aspects, ne pas s’arrêter à la surface des choses. C’est une des thématiques de l’album : la culture de l’apparence dans cette société américaine où tout le monde semble beau et lisse. Miss Shériff, physique de bombe atomique et comportement totalement asexué, est le personnage le plus emblématique de cette réflexion que j’ai voulu mener en filigrane. Ses gros seins la gênent. Elle se voudrait androgyne afin que les hommes ne la regardent pas. La beauté peut être un frein à une vie harmonieuse. Quand on est trop beau, on s’en rend vite compte, et on oublie du coup de développer ses autres qualités. Attention, je ne dis pas que toutes les jolies filles sont idiotes !