L'homme qui vainquit Attila Le nom de Flavius Aetius est bien moins célèbre que celui d’Attila pourtant c’est lui qui mit en déroute le roi barbare lors de la légendaire bataille des Champs catalauniques en 451. Le soldat de Rome stoppa ainsi d’un coup la progression destructrice du “fléau de Dieu” en Gaule. Ce fut la dernière grande victoire romaine avant l’effondrement total de l’empire d’Occident. Aetius y gagna le surnom de “Dernier des Romains”. Il faut dire qu’il connaissait bien les Barbares. Il les combattait depuis des années en Gaule en tant que maître de la milice de cette province et, depuis 433, en tant que “patrice”, la plus haute dignité dans l’empire d’Occident après celle d’empereur. Surtout Aetius connaissait bien les Huns. Il avait passé une partie de son adolescence à la cour de leur roi Rua. Il s’était touné vers eux à plusieurs reprises quand il avait eu besoin d’alliés. C’est même eux qui l’avaient sauvé lors de la crise de succession impériale de 423 où il avait bien faillit laisser sa tête. La légende dit même qu’il était l’ami personnel d’Attila et que c’est cette amitié d'enfance qui lui fit épargner le roi hun après sa victoire des Champs catalauniques. |
Monnaie commémorant la victoire d'Aetius. |
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Solidus en or représentant l'empereur Valentinien III, 426-430 ap. JC, atelier monétaire de Ravenne |
Le meurtre d'Aetius La victoire sur Attila accrut considérablement le prestige personnel du patrice qui revint à Ravenne avec une gloire sans pareille. Toujours il s’était montré ambitieux. Toujours, il avait tenté de se rapprocher du trône impérial. Et toujours, bien sûr, il avait entretenu de très mauvaises relations avec l’empereur Valentinien III. Le souverain ne pouvait se passer de l’excellent soldat qu’il était. Mais il savait aussi que son patrice n’attendait qu’une chose: une occasion pour s’asseoir sur le trône impérial à sa place. En 451, tous les espoirs étaient permis à Aetius. L’empereur fut obligé de le supporter tant qu’Attila resta en vie et menaçant. Mais en 454, un an après la mort du roi hun, il mit brutalement fin lui-même aux rêves du patrice. Il le tua d’un coup de poignard pendant une audience particulière. Par son geste sanglant, l’empereur écartait un rival dangereux mais il accélérait aussi la chute de son empire. 22 ans plus tard, le dernier empereur allait être déposé par un barbare et ce serait la fin de l’empire en Occident. |
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Encore un mot Du Flavius Aetius historique, je n'ai gardé, dans le Fléau des dieux, que la légende de ses relations ambigües avec Attila. Non, qu’ils aient été amants comme Flavia, l’équivalent fictionnel du patrice, et le roi hun, mais qu’ils soient restés toute leur vie fascinés l’un par l’autre. Le roi barbare par l’aristocrate romain et réciproquement. Flavia n’a pas les ambitions de son modèle: elle est toute entière à sa vengeance (et à son amour ?). Son père, l’autre Flavius Aetius de la bande dessinée, a eu, lui, autrefois des ambitions. Mais elles ont tourné court. Au contraire de l’Aetius historique, il s’est heurté à un empereur fort et a été brutalement exilé dans sa propre province avant même de devenir dangereux. |
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