Le fléau de Dieu Attila, le roi des Huns né vers 395, est mort en 453, il y a plus de 1 500 ans, à la fin de l’Antiquité. Pourtant aujourd’hui encore tout le monde connaît son nom. Pour la plupart d’entre nous, il reste synonyme de barbare sanguinaire, ne serait-ce que par son surnom de “Fléau de Dieu”.
Il doit sa sinistre réputation à ses raids contre les empires romains d’Orient et d’Occident et à la terreur déclenchée chez ses contemporains. Terreur dont se font l’écho les chroniques postérieures. Elles ont fait quasiment disparaître l’homme derrière la légende. Encore de nos jours, il est difficile de séparer les deux.
Ainsi entre 441 et 447, Attila aurait détruit 70 villes de l’empire d’Orient dont Sirmium. Son armée arriva même en vue des murs de Constantinople, la capitale impériale orientale jusque-là inviolée !
Ensuite, en 451, il prit peut-être prétexte d’un appel d’Honoria, la propre soeur de Valentinien III, l’empereur d’Ocident. Il attaqua la Gaule avec, dit la légende, une armée de plus de 500 000 hommes. Du jamais vu pour l’époque ! Là encore il dévasta plusieurs importantes cités dont Metz (Mettis) et Orléans. |
 Épée de parade, IVè-Vè siècle. © Istvan Bona, Les Huns, Errances, 2002. |
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 Plaque-boucle en argent cloisonné, Vè siècle, Hongrie. © Istvan Bona, Les Huns, Errances, 2002. |
Les Champs catalauniques Le défenseur de la province, le patrice Flavius Aetius dut s’allier au roi des barbares wisigoths, pour vaincre Attila et arrêter son avancée dévastatrice. Le choc entre leurs armées resta célèbre sous le nom de “bataille des Champs catalauniques ”. On aurait relevé entre 160 000 et 300 000 cadavres le lendemain !
Pourtant au terme de cette incroyable boucherie, Aetius n’acheva pas Attila. Il le laissa se replier. Pourquoi ? Les faits ne le disent pas. Mais la légende d’Attila a mis en avant l’amitié d’enfance du roi et du patrice romain. Le jeune Aetius n’avait-il pas passé 4 ans chez les Huns ?
Mal lui en pris en tout cas, car dès l’année suivante, Attila fondit directement sur l’Italie, là encore avec succès. Il fallut sans doute le versement d’un lourd tribut pour le détourner de Rome.
Heureusement pour l’empire d’Occident, le roi hun mourut dès le printemps suivant au cours d’une énième nuit de noce. La cause réelle de sa mort, le lieu de son inhumation et les trésors supposés que renferment sa tombe demeurent encore des mystères. |
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Encore un mot La légende a fait d’Attila le Barbare, l’inverse exact du Civilisé. Pour nous qui nous définissons comme tels, c’est donc par excellence un personnage repoussant et fascinant à la fois.
De même, Aetius, le Romain, le Civilisé de l’époque, ne pouvait être qu’à la fois l’ami et l’ennemi du roi hun.
C’est cette situation complexe que j’ai voulu retranscrire de manière dramatique par la relation amour-haine qui unit Attila et Flavia Aetia, l’équivalent du Flavius Aetius historique. |
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