En ce printemps 1831, tout va pour le mieux pour Honoré de Balzac, bourgeoisement installé dans sa bonne ville de Bayeux. Jusqu’à ce que son feuilleton soit retiré de La Revue de Paris et, surtout, remplacé par un autre récit... qui raconte les turpitudes d’un certain Honoré de Balzac ! Apparemment fort bien inspiré, l’auteur anonyme raconte au plus près la « misérable petite pile de secrets » qui forme sa vie. Et cette mise à nu risque de ruiner la vie sociale, voire même la liberté de l’écrivain, qui s’engage dans une périlleuse enquête pour tenter d’arrêter ce processus implacable.
Cet album est une drôle de comédie humaine, où l’auteur se retrouve piégé par sa création, qui lui échappe. Jusqu’à la folie. Une mise en abyme ou le héros/auteur devient le héros/personnage de sa propre vie. Le récit est joliment mené, et toujours bien maîtrisé, même si la fin, cohérente, s’avère un peu décevante car trop prévisible. En revanche, Griffo restitue une ambiance du XIXe siècle somptueuse, avec un trait semi-réaliste détaillé.
De plus, si l’histoire s’achève bien à l’issue de ces 56 pages, le projet s’inscrit dans une trilogie ambitieuse. Et alléchante. Autour de ce même concept, on découvrira dans le second tome une histoire autour du réalisateur Henri-Georges Clouzot tournant un film sur Balzac, puis un dernier épisode mettant en scène, dans la maison de Balzac à Bayeux... Valérie Mangin, elle-même, avec (et dessinée par) son compagnon Denis Bajram ! La mise en abyme poussée jusqu’à son terme.Avantage supplémentaire, ces deux prochains tomes sont prévus pour sortir très vite, dans les deux prochains mois.
Faire un lien vers cet article : ./infos.-revue_de_presse.html?direct=presse:200