Au sujet de : Du plomb pour les garces article paru originellement en mars 2011 http://www.bdgest.com
Du plomb pour les garces
Britanny Spice, princesse de la pop, a pété les plombs. Oh, ce n'est pas la première fois, mais ce sera la dernière avec un paparazzo venu se rincer l'objectif shooté au magnum, un fix et le même gros calibre pour se faire sauter la tête. Celle qu'on surnomme le « shériff » est arrivée trop tard. Trois mois plus tard, la fille et le fils adoptif de Virginia, autre star pop et ainée de Britanny, sont kidnappés. Le « shériff » est chargée de l'enquête. Il lui faudra composer avec les agissements des fans inconditionnels et des anti qui détestent ce que représente la chanteuse, en plus de sa garde rapprochée et de la secte à laquelle appartenaient les deux idoles, pour tenter de sauver les deux enfants.
En trois pages, le ton est donné : tôle froissée, langage chargé, pin-up fesses à l'air en pleine rue, gros flingues. Sans même lire la presse qui fait son beurre avec les photos et les prétendus exploits des people, il est facile de trouver la source d'inspiration de Valérie Mangin. Brittany Spice / Britney Spears, Virginia / Madonna, un clip où elles échangeaient un baiser, les petits Africains adoptés par les figures du showbiz, l'attitude des chasseurs de scoops et des gourous se nourrissant des mêmes proies, et allons-y, action ! Pas de finesse dans le discours de cet « actionner » à la sauce Dirt (série sur les coulisses d'un magazine spécialisé dans les rumeurs et les travers des célébrités), si ce n'est le jeu que jouent deux voix off, l'une appartenant à la détective du LAPD, l'autre à la pseudo-vierge. L'une apparaît plus humaine que sa réputation le laisserait croire, l'autre se révèle être un monstre de cynisme qui a rayé le mot "scrupule" de son vocabulaire.
Alors, à quand le choc frontal entre les deux ? Pas pour le moment, en tout cas, car il y a des gosses à retrouver, une enquête à mener, un pan de la faune locale et huppée à découvrir et, encore une fois, des scènes d'action à caser et quelques châssis à montrer. Dans ce domaine, Loïc Malnati fait ce qu'il faut. La plupart des minettes paraissent entretenir depuis longtemps quelques flirts poussés avec la vulgarité (la femme-flic admet toutefois un complexe lié à deux gros bonnets qui n'ont rien à voir avec la pègre), engins et décors donnent dans le réalisme et la mise en scène est pêchue, y compris lorsqu'elle emprunte aux shows TV retransmettant les poursuites entre véhicules de la police et ceux des malfrats. Mention spéciale également pour les coiffures, variées, qui participent à définir le caractère des personnages et leur ethnie d'origine.
Du Plomb pour les garces ne fait pas dans la dentelle, mais, avec une étiquette pareille sur la marchandise, il faudrait être le dernier des nigauds pour hurler à la duperie. Il se mange comme un hamburger, sachant qu'en matière de gastronomie comme pour le reste, il y a un temps pour tout. Il n'y a finalement qu'un souhait à formuler : pourvu que l'intrigue fasse illusion jusqu'à la conclusion.
L. Cirade
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