Au sujet de : Petit Miracle - tome 2 article paru originellement en novembre 2004 www.lefantastique.net
Petit Miracle
14 juillet 1789. Le peuple se révolte, c'est la prise de la Bastille ! Pour Denis, le Petit Miracle à la tête séparée du corps, voici venu le moment de délivrance. Cela faisait 14 ans qu'il était emprisonné dans le donjon parisien. Libéré, Denis fait face à son destin avec une seule envie : venger son père, mort décapité, et se venger de ses persécuteurs. Avec l'aide du bon docteur Guillotin, aveugle sur les véritables intentions du garçon, Denis met au point une machine à exécuter infernale, la célèbre guillotine. Talleyrand, qui lui voit clair dans le jeu de Denis, pourra-t-il empêcher les projets de son ancien protégé ? De son couvent, devenu Club des Flammes de l'Enfer, aux bancs de la jeune Assemblée Nationale, Denis a compris comment manipuler les foules...
Avec Petit Miracle, ce n'est pas à la mythologie que Valérie Mangin se raccroche (Le Fléau des Dieux, Le Dernier Troyen), mais bien aux événements historiques qui ont marqué la France au 18ème siècle. On reconnaît dans ce choix narratif son goût prononcé pour l'Histoire qu'elle a étudié à Paris dans les années 90. En deux tomes, la scénariste écrit un récit passionnant et terrifiant à la fois. On y croise de nombreux personnages célèbres, tels que Sade, Marie-Antoinette, Napoléon Bonaparte, mis en scène dans des lieux tout aussi prestigieux : La Bastille, les Tuileries, la Place de la Concorde... En deux tomes, l'auteur met en exergue comment les hommes les plus justes écrivent les pages les plus sombres de notre Histoire. Un scénario intelligent qui mêle habilement faits de fictions et faits historiques.
Au sommet de son art, Griffo (Giacomo C., Monsieur Noir,...) illustre magnifiquement la ville des Lumières et le machiavélisme qui ressort des personnages. Dans cette ambiance particulière de la Révolution Française qu'il restitue fort bien, il joue avec l'ambivalence de son personnage principal. La finesse de sa mise en couleurs donne encore beaucoup d'ampleur aux différentes scènes du récit, certaines plus crues (dans le couvent), d'autres plus cruelles (lors des décapitations).
Deux albums excellents pour une série complète qu'on ne saurait trop conseiller.
Séverine Stiévenart
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