Le projet Expérience Mort était, sur le papier, on ne peut plus alléchant. Avec Denis Bajram, Valérie Mangin et JeanMichel Ponzio, on savait qu’on allait avoir droit à de la vraie bonne ScienceFiction, impressionnante, technique et réaliste.
Et bien bingo : le livre tient toutes ses promesses. Si, si, on vous jure que c’est vrai. La Barque de Râ est le premier volume passionnant d’un diptyque on ne peut plus intéressant.
Tout d’abord, c’est beau. JeanMichel Ponzio (avec Bajram en "postproduction") a fait un superbe boulot sur les dessins. Les décors et, surtout, les véhicules sont extrêmement réussis, très fouillés dans les détails et dans les ombres. Dans la SF, le plus important c’est la qualité du boulon. Sans lui, point de salut. Et là, les boulons sont d’une beauté remarquable. Après, certains seront gênés par les visages qui semblent figés. On aime ou on n’aime pas mais le style est assumé. Nous, nous tiquerons plus sur certains éléments qui manquent de volume (cf le bureau du président, page 6) et qui donnent à certaines occasions (qui sont rares, ouf) un aspect un peu cheap mais qui n’enlève en rien à la qualité globale de l’album.
Qualité qui se retrouve évidemment dans le scénario. Dès le départ le lecteur est plongé dans l’action alors que les auteurs sont simplement en train de planter le décor et de présenter les personnages. L’intelligence de Valérie Mangin et Denis Bajram se retrouvent ici dans l’art de penser un premier tome très dynamique mais qui n’oublie pas de poser les problématiques sans pour autant tomber dans les travers de beaucoup de tomes 1 : faire un annuaire des personnages et des situations, laissant l’intrigue et l’action aux tomes suivants.D’un autre coté, Expérience Mort n’est qu’un diptyque. Il faut donc frapper vite et fort dans la pose de l’intrigue. Pour le vite, c’est mission accomplie mais pour le fort, qu’en estil ? En fait, le thème d’Expérience Mort se suffit à luimême : l’alliance de la SF à l’ésotérisme est suffisamment passionnant et intriguant pour captiver le lecteur jusqu’au bout. Bien sûr, l’exercice est cassegueule et plus d’un se serait pris les pieds dans le tapis. Mais pas l’auteur d’Universal War. Denis Bajram nous emmène en vaisseau aux portes de la mort et on y croit. Car le diable est dans les détails et le couple Mangin/Bajram est terriblement démoniaque.
Beau, crédible et efficace, Expérience Mort ravira les fans de SF et de Near Death Experience . Les plus anciens se rappelleront de L’Experience Interdite avec la belle Julia Roberts, les autres des Thanatonautes de Bernard Werber, des histoires incroyables sur les voyages vers l’audelà. Le mystère de la vie après la mort a encore son lot de fantasmes et de questions. Questions qui auront peutêtre des réponses certes, fictives dans le second et dernier tome d’Expérience Mort, Cimetière céleste.
Nicolas Masztaler
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