Le triptyque de Valérie Mangin finit en apothéose avec cette troisième partie où elle se met en scène avec son compagnon Denis Bajram qui n’est autre que le dessinateur. Un très bel exercice de style des deux auteurs réussit à tout point de vue.
Dans cet album, on suit donc Valérie Mangin. Il y a quelques années, la jeune femme qui n’est encore qu’étudiante, découvre une bande dessinée, par hasard, écrite par un homonyme (c’est ce qu’elle croit en tout cas). Ce n’est autre que le tome 1 d’Abymes, sur la vie de Balzac. Quelques jours après, elle se rend compte qu’on lui a volé le livre. Des années plus tard, elle trouve le tome 2 dans les bacs de son libraire avant qu’il ne disparaisse, lui aussi, acheter par un plus prompt qu’elle. C’est à ce moment qu’elle rencontre l’homme de sa vie, Denis Bajram.
Si les deux premiers albums étaient de bonne facture, ce dernier est tout simplement génial. La mise en abyme de ses auteurs est parfaitement maîtrisée et apporte une part mystérieuse au récit. Mais rappelons peut-être ce qu’est une mise en abyme ? C’est, par exemple, la vache qui rit qui se retrouve dans ses boucles d’oreilles à l’infini. C’est un écrivain qui découvre les étapes inconnues de sa vie se dérouler dans un livre qu’il n’a pas écrit. C’est un cinéaste qui visionne les scènes de sa vie qu’il n’a pas filmées ou une auteure de bande dessinée qui découvre son existence future dans une bande dessinée.
Menée d’une main de maître par le couple d’auteur, l’intrigue nous invite à croire totalement à ce qu’on lit. Dénouer le vrai du faux est tout simplement impossible. Les liens avec les autres albums, s’ils ne sont pas nécessaires, apportent encore un peu plus au mystère et au fantastique. Mais cela serait cacher le but de cet ouvrage : une jolie déclaration d’amour de Valérie à Denis et inversement.Et puis, quel bonheur de voir le dessin de Denis Bajram méconnaissable. Qui saurait dire que c’est le dessinateur de UW1 qui est au pinceau de cet album ? Un album parfait pour une série parfaite dans la prestigieuse collection Aire Libre de Dupuis. Il n’y a aucun défaut ! Ah si, peut-être un ! La fin se termine par deux citations, l’une de Balzac, l’autre de Clouzot. Il en manque une de Valérie Mangin !
plienard
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