Après le brillant Abymes tome 1 dévolu à Balzac, Valérie Mangin (aidée de Malnati et non plus Griffo) s'attaque à Clouzot. Une mise en abymes comme dans le premier ? pas vraiment.
D'ailleurs j'avoue chercher un peu ce récit inséré dans le récit. Il ne s'agit ici pas d'une réelle mise en abymes mais est-ce vraiment le plus important. L'histoire de Henri-Georges Clouzot filmant l'histoire de Balzac (comme dans le tome 1 de ce triptyque donc) est à elle seule un concept original. Comme à chaque fois, Mangin maîtrise parfaitement le rythme de sa narration et la fluidité de l'histoire est agréable. Elle fait tourner la tête de ses personnages grâce à une habile tournure d'histoire tenant du polar absolu. Clouzot voit son film être manipulé pour le mettre en scène, ainsi que ses acteurs et son producteur dans une ambiance de délation et de suspicion parfaitement ajustée à cette époque d'après guerre si confuse.
Les dessins de Malnati, moins à mon goût que ceux de Griffo je l'avoue portent pourtant bien le volume.
Malgré toutes ces qualités, je trouve ce tome 2 en-deçà du premier volume. La mise en abymes n'en est pas vraiment une, le dénouement de l'intrigue est assez prévisible et les personnages un peu statiques. C'est une bonne bd qui permet de patienter en attendant le tome 3 qui mettra, lui, Valérie Mangin herself en abymes. Autant dire le plus attendu des 3.
Bien donc mais moins bon que le premier.
Philippe
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