Au sujet de : le dernier Troyen - tome 3 article paru originellement en octobre 2005 www.scifi-universe.com
Les Lotophages
Rencontre de l'Odyssée et de l'Enéide
Après avoir triomphé de la Méduse, Enée et son équipage, sont contraint par la déesse Minerve de partir à la recherche d’Ulysse. Ulysse ce même homme qui leur a pris la ville de Troie et qui a détruit leur peuple. La recherche de l’ennemi d’Enée va le conduire sur une planète recouverte d’une forte végétation. Si l’accueil du départ semble exceptionnel, Enée et son équipage, vont vite se rendre compte que c’est afin de mieux les attirer dans un piège.
Toujours écrit par Valérie Mangin – déjà auteur du Fléau des Dieux – Les Lotophages est le troisième tome de la série du Dernier Troyen. Pour rappel, la base de cette collection « chronique de l’antiquité galactique » est de reprendre la mythologie est de le transformé à la sauce space opéra. Mais aussi Valérie Mangin conte chaque tome comme une pièce théâtrale ou fable pour qu’à la fin il s’en dégage une morale. Encore une fois, les humains sont les objets des dieux comme dans les mythes de l’Antiquité. Mangin qui suit toujours ses classiques nous parle cette fois du périple des Lotophages.
Les Lotophages, qui pour rappel de la ‘véritable’ légende, nous parlait des périples d’Ulysse qui, en fuyant les Sycones, subit une tempête qui l'éloigna de sa route et l'envoya au pays des Lotophages. Arrivés, ils sont plutôt bien accueillis par les peuples de la contrée qui se nourrissent essentiellement de plantes (en particulier du Lotos). Ceux-ci en offrent aux deux éclaireurs envoyés par Ulysse et perdent toute volonté. Ils devront être cherchés et ramenés de force aux bateaux.
Valérie Mangin essaie donc de récupérer le périple d’Ulysse et de glisser celui d’Enée afin de favoriser une rencontre entre les deux hommes qui se haïssent. (Apparemment dans la mythologie ces deux noms de légendes ne se sont jamais croisés). Le résultat de ce mélange est brillant et j’ai énormément pris de plaisir à suivre ce mythe grec réinventé.
Côté dessin, Démarez Thierry progresse de tome en tome. Si le premier est agréable, celui-ci souffre de la comparaison avec le fléau des dieux. Mais petit à petit, entre le premier tome et ce dernier, Démarez s'impose et son trait s’affine. Moins épais, ils facilitent la lecture. Se passant essentiellement à l’extérieur et dans des végétations épaisses, nous avons le droit à une colorisation de toute beauté permettant de mettre en relief de somptueux décors faisant énormément penser à des architectures incas. A noter, la présence de pleines pages, dont même une double, montrant les dieux. Tous simplement ‘La’ page de cet album où je pense que le dessinateur c’est laissé aller et c’est fait véritablement plaisir.
Han Maximus
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