Au sujet de : le dernier Troyen - tome 3 article paru originellement en octobre 2005 www.bdgest.com
Les Lotophages
Sous les coups de boutoir des armées galactiques rassemblées par les rois achéens, la planète Troie est tombée, victime de la cruauté des dieux. Seuls Enée et quelques troyens sont parvenus à échapper au massacre. Mais les dieux n'ont pas fini de les mettre à l'épreuve. Après avoir délivré les Amazones de la Méduse, Enée est contraint par la déesse Minerve de retrouver son protégé, le Basileus Ulysse, ennemi juré des Troyens car responsable de la destruction de leur planète.
À la recherche de son ennemi, Enée atterri sur une planète luxuriante peuplée d’étranges humains, Les Lotophages. Ces derniers sont très accueillants, tellement accueillants que les Troyens en arrivent à oublier la mission de la Déesse et leur propre raison d’être…
Bien qu’étant un degré en deçà du Fléau des Dieux du point de vue la qualité de l'intrigue, la série Le Dernier Troyen n’en reste pas moins une série de science-fiction de haute qualité. Ne dérogeant pas à cette règle de qualité, ce tome 3, libre adaptation du passage de l’Enéide concernant les Lotophages, se démarque par un récit bien balancé entre l’action proprement dite et les visions d’Enée provoquées par les curieux habitants de la planète. Le lecteur a réellement l’impression de sentir et d’expérimenter l’oppression mentale que subissent les Troyens: petit à petit, le lecteur découvrira en même temps que les Troyens la machination divine dont ils sont les jouets. Dans cet album plus que jamais, l’adage fétiche de cette série, à savoir « Les hommes sont des jouets et les dieux, des enfants cruels », est plus que jamais d’actualité, le récit se rapprochant beaucoup plus du récit originel sans toutefois hériter des aspects « poncifs » du mythe.
Côté graphismes, Thierry Démarez confirme aussi l’amélioration remarquée entre le premier et le deuxième albums. Son trait se fait plus sûr et l’action plus fluide. Reste néanmoins un petit problème quant aux expressions faciales des protagonistes: celles-ci restent parfois très théâtrales et ampoulées, faisant perdre à l’action son caractère réaliste.
Ce dernier numéro confirme donc tout le bien que l’on pouvait penser de la série Le Dernier Troyen. Aidé par un scénario solidement orchestré et par un dessin soigné et réaliste, l'album Les Lotophages fournira un agréable moment de lecture aux amateurs de science-fiction et de mythologie.
A. Legrain
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