Un récit brillant, entre enquête policière, conte philosophique et farce macabre, au cœur de la vie mondaine et littéraire du XIXe siècle…
Oui. Tout ça. C’est d’ailleurs une des grandes qualités de Valérie Mangin : pouvoir mélanger plusieurs choses apparemment non miscibles. Elle a d’ailleurs fait ses preuves en conjuguant la science-fiction de space opéra avec de grands thèmes antiques tel que l’Odyssée d’Homère et l’Énéide de Virgile (Le Dernier Troyen), ou l’extinction de l’apogée romaine (Le Fléau des Dieux). Cette sur-diplômée en Histoire Humaine (avec concours, thèses et diplômes à l’appui) s’est aussi penchée sur l’uchronie avec l’excellent Luxley : ce ne sont pas les Espagnol qui envahissent le Nouveau Monde, mais les Incas qui vont propager la terreur sur l’Europe. Un intelligent renversement historique ! Sans oublier le nouveau, mais savoureux, Alix Senator où le Alix de Jacques Martin se voit dépoussiéré avec respect et efficacité.
Voilà bien des titres aux scénarios époustouflants pour lesquels elle est toujours accompagnée par un dessinateur de grand talent. Denis Bajram (son époux dans la vie de tous les jours), mais aussi Thierry Démarez, Aleksa Gajic, Dina Kathelyn, … Et bien sûr Griffo avec qui elle nous propose ce premier tome d’Abymes. Une trilogie fictionnelle de la vie et de l’œuvre d’un artiste.
Pour ouvrir ces mises en abymes, c’est Honoré de Balzac qui va voir son existence perturbée par l’imagination de Valérie Mangin et le crayon de l’auteur du récent Sherman. En pleine rédaction de son futur succès, Honoré voit sa vie étalée au jour le jour dans la presse via un feuilleton regorgeant de détails étonnamment très privés (les lecteurs me comprendront). Peu à peu, l’esprit de l’auteur de la Comédie Humaine s’affolera et les salons mondains le dédaigneront. Jusqu’à l’ahurissant final.
Cédric
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