Suite et fin de « l’expérience mort », cette tentative initiée par la milliardaire Mme Forks d’envoyer un vaisseau aux frontières de l’au-delà pour tenter d’en ramener son fils, placé en coma végétatif et atteint de vieillissement accéléré.
Ayant perdu le contact avec la base, à moitié gelé suites aux phénomènes se déroulant dans le tunnel qui les emmènent vers la grande « lumière blanche », les membres de l’équipage sont confrontés à des phénomènes de plus en plus étonnants et destabilisants. Ils retrouvent ainsi la barque de Râ (qui donnait son titre au tome 1) en guise de barque de Charon et même la machine à remonter le temps de H.G.Wells. Et après avoir reçu des visites de leurs proches défunts, ils naviguent au milieu des appareils perdus dans le triangle des Bermudes, croisent le Hollandais volant et remontent toujours plus dans le passé. Approchant le point de non-retour, vers l’au-delà… où le néant.
Ce second volet conserve les qualités qui faisaient le charme du premier tome. Le rythme est enlevé, les considérations scientifiques sont présentes a minima pour donner un zeste de rationalité à une aventure de plus en plus mouvante et fantastique. Et les dessins de Jean-Michel Ponzio sont assez grandioses dans l’évocation fantasmatique des navires et avions perdus ou des diverses évocations de « l’après-vie ». Car ici, chacun des personnages se confronte à ses croyances et à ses peurs primales.
Visuellement saisissant, huis clos touchant l’universel des grandes religions, Expérience Mort maintient aussi une certaine distanciation avec son propos, une forme d’humour sombre. Un décalage assumé vers la série B qui évite à l’histoire de sombrer dans la prétention ridicule et qui se concrétise bien par une fin en forme de clin d’oeil au film de genre. Une bonne conclusion pour un diptyque qui est allé très loin vers la métaphysique… et qui en est revenu. Le voyage est réussi.
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