Après la littérature avec Balzac, Valérie Mangin plonge à nouveau dans les rouages de la création artistique avec le septième art. Un second volet plus violent, avec des personnages presque au bord du gouffre.
Clouzot, cinéaste habile à la filmographie déjà imposante, tente de renouer avec le succès en 1946, alors que l’opinion publique critique son opportunisme durant l’occupation nazie.
Pour son nouveau projet, porté par Suzy Delair et Bernard Blier, il tente de percer le "mystère" Balzac, et ne ménage pas son équipe. Techniciens, producteur, et surtout son actrice principale, autant fascinée que terrorisée doivent composer avec les humeurs du maître.
Henri-Georges Clouzot n’a jamais tourné la vie de Balzac, et il n’est pas mort juste après la guerre. Cependant, le scénario bien huilé de Valérie Mangin rend cet épisode plausible.
Du producteur, ancien résistant ne quittant jamais son revolver, aux militants de la CGT campant devant les studios aux cris de "Clouzot collabo", les montées en tension se succèdent. Ce tome baigne dans une atmosphère d’opposition et de paranoïa, bien rendue en particulier dans les scènes en intérieur.Toute la subtilité du triptyque Abymes, réside également dans les liens entre les albums. Et notre Balzac du premier volume se retrouve ici indirectement, tout en nourrissant fort à propos une situation elle-même évocatrice de ses atermoiements.
Un bémol vient ternir cette deuxième partie cependant : le dessin de Malnati dessert quelque peu ces gueules inoubliables du cinéma français qu’on été Delair et Blier.
David Taugis
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