Au sujet de : Le Livre de Skell - tome 2 article paru originellement en août 2013 www.sceneario.com
Le Livre de Skell, tome 2
Suite directe du premier volume nous retrouvons cette fois Skell en recluse marginalisée qui essaye de comprendre le sens de la prophétie d'Azolaht ! Intimement transformée par cette découverte, la jeune femme voit non seulement sa foi chamboulée, mais aussi son rapport à la réalité. Comment laisser cette "religion" guider sa vie, comment l'accepter ?L'univers du Livre de Skell n'est donc pas un univers d'action, mais plutôt de réflexion sur la foi, sur la création, sur le destin. A tel point que le scénario préfère très largement développer des scènes de dialogue, quitte à jouer sur les ellipses et occulter des scènes (comme à la fin, avec l'ascension de Skell). Et même si cela reste très verbeux et alambiqué le récit est assez prenant. Je regrette juste que les personnages ne soient pas plus "charismatiques" ou même simplement plus vivants, car du coup le propos manque quelque peu d'intensité, on a presque le sentiment que tout a été presque dit dans le premier volume et que cette seconde partie ne fait que finir nonchalamment l'intrigue ! D'autant qu'elle se conclue un peu à la va vite avec une fin très intrigante qui présente une mise en abime des plus énigmatiques, un regard sur la création, comme si Skell n'avait été qu'un personnage qui s'interroge sur son statut de création au sein d'un livre, d'un univers régit par une haute instance mystérieuse et aliénante... !
Il y a donc matière à explorer des voies plus profondes, des remises en questions, des parallèles à faire et c'est peut-être le petit soucis avec cet album ! Le scénario aborde pas mal de petites questions sans donner l'impression d'aller jusqu'au bout de toutes ces pistes. Toutefois, il a aussi l'énorme qualité de ne pas laisser indifférent, car une fois refermé on continue encore d'y réfléchir, pour tenter de suivre le propos.
Dans cette aventure on retrouve une nouvelle fois le dessin très vif et spontané de Servain, un dessin sans fioritures, sans esthétisme exagéré, c'est de la matière brut qui sert admirablement le scénario de Valérie Mangin, avec pas mal de magnifiques cases et une ambiance générale vraiment très intéressante !
Vous l'aurez compris, je vous conseille de relire les deux albums en une fois afin d'en apprécier davantage les différents niveaux de lecture... On en reparlera !
Fredgri
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