Paris, 13 février 1993. Valérie Mangin découvre dans une librairie une bande dessinée intitulée Abymes tome 1 d’une homonyme et de Griffo qui a pour sujet la mise en abyme de Balzac. Après se l’être fait voler, elle oublie cette coïncidence... C’est lorsque la même mésaventure se reproduit avec le tome 2 qu’elle part à la recherche de ces albums pour découvrir qu’ils n’existent pas. Tombée amoureuse de l’auteur de BD Denis Bajram, elle commence ellemême à écrire. Mais, alors, Valérie deviendratelle la scénariste d’Abymes ?
La scénariste Valérie Mangin a eu l’idée géniale d’exploiter la mise en abymes en bande dessinée. Le principe consiste à enchâsser une œuvre dans une œuvre du même type. Mangin développe une intrigue construite comme un polar, avec ses faux hasards et ses vraies coïncidences, sur la trame bien réelle de sa propre vie. Établissant des ponts avec les tomes précédents, la scénariste nous entraîne dans une partie de cachecache où se mêlent et se répondent la vrai, le fictionnel et le vraisemblable. Car après la vraiefausse biographie de Balzac et le vraifaux tournage de l’ultime film de HenryGeorges Clouzot, elle nous entraîne dans la genèse fantastique de ces deux épisodes au gré d’un récit dont elle est la principale héroïne mise en abyme et l’auteure. Le dénouement est époustouflant...
Graphiquement, Denis Bajram fait un sansfaute. Il se met entièrement au service du scénario. Les personnages sont plus vrais que nature. Les décors véhiculent une atmosphère fantastique. Comprenant à merveille le principe de la mise en abymes, le dessinateur insuffle un souffle épique à l’histoire.
Un épilogue étourdissant qui donne envie de tout relire...
Jean Goossens
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