Les éditions Ankama poursuivent leur exploration des « univers de Stefan Wul » avec deux nouvelles parutions en ce printemps: Le temple du passé et, donc, Rayons pour Sidar, adaptation d’un roman d’aventures mêlant robots et peuplades extra-terrestres. Dans un futur où chaque humain possède son « clone » robot, Lorrain part à la recherche de son double, Lionel, mystérieusement disparu sur la planète Sidar. Et ce alors que cette planète primitive, aux peuplades agressives, est en passe d’être cédée par la Terre aux sinistres extra-terrestres xressiens.Guidé par un indigène sidarien, et aidé par le Résident, l’administrateur envoyé par la Terre, Lorrain devra affronter, sur cette planète hostile, une jungle démentielle, des rivières de feu, une « nuit rouge » et des créatures mortelles. Et derrière sa quête individuelle, se cache aussi le destin de la planète toute entière...
Paru en 1957, le roman de Wul n’est pas exempt d’un certain paternalisme dans son approche du colonialisme. Valérie Mangin s’en explique d’ailleurs en préface, comme pour s’en excuser, et annoncer qu’elle s’en éloignera dans la suite de ce diptyque, en donnant une version plus « moderne » par le biais du robot Lionel. Il est vrai que, par bien des aspects, cette quête du Terrien Lorrain sur Sidar a des airs d’expédition en Afrique noire à la fin du XIXe siècle. Mais si la peinture des Sidariens et des Horbs s’apparente bien à une vision très primaire des « bons » (ou mauvais) sauvages, le scénario tient bien le coup et ne manque pas de rebondissements. Surtout, le dessin d’Emmanuel Civiello, en couleurs directes, est vraiment somptueux, d’une finesse et d’une beauté qui apporte à cette peinture de Silar une majesté et une grandeur insoupçonnées, qu’il s’agisse des paysages ou de la faune locale. Visuellement, c’est incontestablement (avec Niourk de Vatine, dans un style plus classique) la plus jolie réussite de tous ces univers de Wul.
Y. Tilleuit
Faire un lien vers cet article : ./infos.-revue_de_presse.html?direct=presse:98