Au sujet de : le dernier Troyen - tome 1 article paru originellement en février 2004 www.bdgest.com
Le Cheval de Troie
« L’Histoire commence avec l’Orbis romain galactique. Avant, seuls ont le droit d’exister les mythes et les légendes. » C’est par ces mots que le poète Virgile entame son récit sur la création de Rome, la planète aux sept collines, et de son empire.
Il y a bien longtemps et après 10 ans de siège infructueux contre Troie-la-Troglodyte, la planète la plus riche du quadrant galactique grecque, les rois achéens retirent leurs flottes en laissant aux dieux une offrande de taille : un mystérieux astéroïde sculpté en forme de cheval géant. Tout est en place pour qu’Enée, le tout nouveau stratège troyen, entame son long périple qui se terminera par la fondation du plus grand empire que la galaxie ait jamais vu.
Librement inspiré de l’Odyssée d’Homère et de l’Enéïde de Virgile, cette nouvelle série conte les origines légendaires de la Rome galactique, décrite dans la série Le Fléau des Dieux. « Les hommes sont des jouets et les dieux, des enfants cruels », disait le poète. Ce récit illustre parfaitement cet adage car à la manière d’une tragédie grecque, ce récit nous fait découvrir un univers SF où les dieux cruels de l’Olympe manipulent les héros comme des pions et ceux-ci, malgré toute leur volonté, ne pourront que suivre la voie qui leur a été tracée. Ce choix de la tragédie comme style principal pourrait en surprendre plus d’un car il pourrait rendre pour certains le récit et les interactions entre les personnages peu crédibles. Ce serait une erreur de s’arrêter à cette première impression. Les auteurs ont voulu les plus possible respecter les canons du genre et ils y arrivent de manière sublime. Si l’on accepte le fait que ce récit est une tragédie déclamée par Virgile à son empereur (l’album commence d’ailleurs par là), on découvre vite une histoire haletante, extrêmement bien construite et dont attend qu’une seule chose : la suite.
Quant au dessin, d'aucun pourrait lui reprocher une certaine raideur dans le rendu du mouvement et dans les expressions faciales. Ce qui pourrait apparaître là-bas comme une faiblesse sert en fait ici adroitement l'histoire en renforçant l'impression d'assister à une représentation théatrale d'une tragédie antique. Un autre point assez remarquable consite dans le mélange réussi, tout comme dans Le Fléau des Dieux, entre éléments antique (hoplite, galère, cheval de Troie) et éléments futuristes (fusil laser, vaisseaux spatiaux, planète-monde).
« Les hommes sont des jouets et les dieux, des enfants cruels » et bien si Valérie Mangin est une déesse, elle est sûrement la plus cruelle de l’Olympe pour pondre une histoire aussi originale et créer ainsi une attente insoutenable chez les lecteurs: qu’adviendra-t-il d’Enée et de ses compagnons ?
A. Legrain
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