Au sujet de : Destins - tome 4 article paru originellement en juillet 2010 www.auracan.com
La difficulté de l’aveu tardif
Cette série Destins a été imaginée par Frank Giroud, maître ès scénarios de BD qui le prouve avec un autre album Page noire paru en même temps chez Futuropolis avec Denis Lapière et Ralph Meyer. Partant d’un fait divers déroulé 17 ans plus tôt, cette série suit les dilemmes que se pose Ellen Baker, reconvertie dans l’humanitaire, épouse de Richard Cluster, un avocat londonien investi dans la vie politique et mère de deux enfants. Jeune, elle a participé aux Etats-Unis à un hold-up qui s’est terminé dans le sang. Jane Tyler, l’amie de son complice Greg est aujourd’hui soupçonnée du meurtre d’un des policiers et condamnée à la peine capitale… Alors qu’elle est coupable, doit-elle se livrer ou poursuivre sa vie ?
Ce tome 4 réalisé par Valérie Mangin et Daniel Hulet explore l’hypothèse qu’elle se rende aux autorités américaines. Sauf qu’elle vient d’apprendre que son fils Dylan vient de mettre le feu à son lycée et qu’un lycéen est grièvement blessé en ayant voulu l’éteindre… L’héroïne abandonne finalement sa famille pour les Etats-Unis. Alors que l’Ambassade a prévenu les autorités américaines, l’agent du FBI qui l’accueille à New York refuse son témoignage tardif. Idem pour l’avocat de la défense de Tyler ou la presse. De quoi devenir paranoïaque…
Le principe de cette série est de confier chaque tome à un couple d’auteurs différents pour un épisode autonome, ce qui n’empêche pas tous les auteurs d’avoir réalisé un vrai travail d’équipe. Les styles varient donc d’album en album, mais sur des bases uniformes et cohérentes. Valérie Mangin propose une machination bien huilée dont le lecteur voit les ficelles annoncées dès le T.2 auquel il se réfère. Daniel Hulet offre un dessin très expressif centré sur le jeu des acteurs.
En même temps, Éric Corbeyran et Espé livrent un autre destin…
Manuel F. Picaud
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