Au sujet de : KGB - tome 1 article paru originellement en juillet 2006 www.actuabd.com
Les démons du Kremlin
Valérie Mangin signe ici une histoire fantastique dans l’URSS de la Guerre Froide et de la conquête spatiale. Dans KGB, les bunkers souterrains de Staline recèlent de terrifiants secrets...
Devenu premier secrétaire du Comité Central en 1953 à la mort de Staline, Nikita Khrouchtchev s’est emparé de la Présidence du Conseil des Ministres cinq ans plus tard. En 1961, il assume donc à lui seul la direction de l’URSS. Tour à tour, Brejnev et Kossyguine sont victimes d’un attentat perpétré par des êtres très particuliers provenant de la section secrète du camarade Von Ausch. Ava et Dimitri sont alors arrêtés puisque eux aussi font partie de cette étrange section...
"L’étoile à cinq branches, c’est le pentacle démoniaque, l’étoile de Lucifer. Une étoile rouge pour l’URSS ? Y aurait-il un secret démoniaque caché derrière ce pentacle de sang ?" se demande Valérie Mangin (Le Fléau des Dieux, Le dernier Troyen, Luxley). De cette interrogation est née KGB, une série prévue en 5 tomes (5 comme les 5 branches de l’étoile). Ce premier opus se déroule entièrement au Kremlin. Si les héros, Ava et Dimitri, sont des personnages fictifs, les apparatchiks qui les entourent ont eux bel et bien existé (Chélépine, Kossyguine, Mikoyan, Brejnev...). Les athées du Kremlin sont confrontés à un phénomène d’origine apparemment surnaturelle, défiant leur logique marxiste-scientifique. La scénariste imagine leurs réactions à travers son histoire. Chaque monstre est doté d’un certain pouvoir à la manière des super-héros américains. Un comble au pays des soviets...
Le trait fin de Marlo Kerfriden (Quaterback, chez Delcourt) allie le classicisme de la ligne claire et le dynamisme de certains mangas. Sa mise en couleur est sobre mais particulièrement efficace. La froideur du régime est bien présente dans les pages.
KGB réussira sans doute à accrocher un lectorat pourtant peu enclin aux histoires fantastiques. Mais l’intrigue politique est bien menée et l’immersion dans les pièces feutrées du Kremlin est particulièrement savoureuse. Série à suivre donc de près.
Laurent Boileau
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