1, 2, 3... C’est déjà fini... Alors ne passez pas à côté
Avec 3 tomes en 3 mois Abymes s’incrit dans les grandes attentes de ce début 2013. Au scénario, on retrouve Valérie Mangin qui a quitté Soleil et Casterman pour signer sa trilogie, dans l’une des plus préstigieuses, voire la plus prestigieuse collection Bd: « Aire libre ». Mais si on en croit le tome 3 tout était écrit... Alors avant de vous parlez de ces albums petite définition du mots Abymes : « La mise en abyme — également orthographiée mise en abysme ou plus rarement mise en abîme est un procédé consistant à représenter uneœuvre dans une œuvre du même type, par exemple en incrustant une en elle-même. »
On a donc découvert en Janvier une première mise en Abymes avec Honoré de Balzac. On y découvre un Honoré de Balzac tourmenté par des publication sur sa vie personnelle dans un journal lu par le Tout Paris. Honoré qui s’était éloigné de Paname pour écrire, va devoir faire des allers/retours entre son petit chateau et la ville lumière, afin de trouver le coupable. Mais plus le temps passe plus l’auteur s’enferme dans une folie, excluant un à un les personnes de son entourage. Ces révélations fracassantes vont nous faire découvrir l’homme et ses travers. Si l’histoire est plutôt efficace tout le génie de cet album réside dans le dessin de Griffo. Griffo est un grand dessinateur qui sait adapter son trait à l’histoire que lui livre le scénariste. Avec cet album, il renoue avec le graphisme rond qu’il utilise pour Monsieur noir et Petit miracle. Quel plaisir de se replonger dans la magie de ce trait si particulier.
Pour le second volume on découvre le réalisateur Henri Georges Cluzot, qui est sur sa nouvelle réalisation. Il porte à l’écran la déscente au enfer de Honoré de Balzac dans une grosse production française. Mais la vie de Henri Georges Cluzot va prendre le même tournant que Balzac quand la caméra de Cluzot va filmer hors plateau des scènes de colère et de violence où l’on découvre un Henri Georges Cluzot sombre et inquiétant. Une grosse déception, côté scénario on a exactement le même processus scénaristique que sur le premier, les mêmes ficelles. Et ce n’est pas le dessin de Malnati qui relève le niveau. Il utilise une technique spéciale sur son encrage qui donne à tout ses traits le sentiment de tremblement, voire une image mal pixellisée. Si cet effet se voulait certainement donner un côté ancien je trouve le parti-pris raté.
Après un deuxième tome, sur lequel je reste perplexe, il reste donc cet ultime opus sur Valérie Mangin « herself ». Et qui mieux pour le dessiner que son compagnon Denis Bajram Universal War One. La jeune Valérie Mangin, alors étudiante, va tomber par hasard sur son album en librairie en 1993 soit 20 ans avant sa véritable sortie. Dès lors elle cherchera à retrouver ce mystérieux album que personne ne connait et qui n’est pas paru. Pas toujours facile de se mettre en scène soit même, ni son dessinateur. Et bien pour moi le pari est relevé. L’histoire change un peu des deux autres, même si on reste sur une mise en abymes de l’artiste. Cet album relance ma conviction en cette trilogie avec un final époustouflant que je trouve génial. Mais je suis sûr que cet avis ne sera pas partagé par tout le monde. Certains verront dans l’auto-mise en abymes une certaine mégalomanie. Moi je trouve ça ambitieux et surprenant. Le lecteur ne manquera pas de se demander où est la part de réalité et où est la fiction. Mais cet ultime opus en surprendra plus d’un. Pour l’amateur de librairies BD, on retrouve « Fantasmagorie », « Album » et « Brusel ». Côté Guest, on retrouve les fameux libraires de ces librairies, et certains noms d’auteurs tels que: Matthieu Lauffray, Arleston... Et que dire du dessin de Denis Bajram ??? Et bien rien!! C’est parfait!! Ni dans le style de UW1, ni dans le style de 3 Christs, mais dans un 3eme style, celui d’Abymes. Pas de doute Denis Bajram fait parti des grands dessinateurs de notre époque. On retrouvera d’ailleurs Denis Bajram sur UW2 la suite de UW1 qui reste à ce jour la plus grande saga SF BD a mon goût (j’irai même jusqu’à dire devant L’Incal, c’est vous dire), donc rendez-vous en Septembre au éditions Casterman.
En bref Abymes crée bien la surprise, que l’on aime ou pas, cette série ne laissera personne indifférent. De par le classicisme du premier volume et la révolution de l’histoire du 3eme cette série mérite sa place dans votre bibliothèque. Malgré mes critiques il ne s’agit pas d’un demi « oui », mais bien d’un « oui » franc et massif pour vous faire découvrir cette trilogie de l’étrange.
Min Lib
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