Au sujet de : Le Livre de Skell - tome 1 article paru originellement en avril 2012 www.planetebd.com
Le Livre de Skell, tome 1
Skell, une jeune prêtresse-soldat, considérée comme la meilleure exécutrice du dieu Steh-Vah, nous entraîne dans une épopée prenante sur fonds de science-fiction et de religion.
Le premier tome de ce diptyque ne laisse que peu de répit. On entre immédiatement dans le cœur du sujet avec la cité du roi hérétique en flammes et son exécution aussitôt après. Le récit scénarisé par Valérie Mangin est extrêmement bien équilibré, alternant intelligemment les scènes d’actions et celles d’explications. La mise en place des personnages et des décors est rapide et efficace. En une dizaine de pages, le décor est planté, l’ambiance nous imprègne, et on se laisse porter par l’histoire. La scénariste n’oublie pas d’égratigner au passage un l'aveuglement et l'extrémisme religieux dirigé par des groupes élitistes avides de pouvoir et de domination. Quand au concept du parasite, certes, ce n’est pas une nouveauté en SF, quelque soit le domaine (jeu vidéo Halo, le xénomorphe dans Alien, la série des Stargate, Frisson et Existenz de Cronenberg…). Mais Mangin sème de nombreux indices sans dévoiler pour autant l’origine du parasite, encore que les dernières pages nous indiquent le chemin tout en attisant fortement notre curiosité. Et le fait que Skell passe de l’état de symbole / modèle à celui de rebelle / paria accentue notre impatience à découvrir la seconde partie de ce diptyque.
Le dessin de Stéphane Servain, qui se faisait rare ces derniers temps (L’Esprit de Warren, L’Histoire de Siloë, Le Traque mémoire), se marie parfaitement au scénario, mettant en exergue non seulement les scènes d’actions, mais aussi celles de réflexion, de doute. On retrouve avec plaisir ce dessinateur au trait fin et agréable. Ce premier opus est une bonne surprise, en espérant que le postlude égale le prélude…
Jean-Sébastien Peron
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