Au sujet de : le dernier Troyen - tome 1 article paru originellement en janvier 2004 www.planetebd.com
Le Cheval de Troie
La prise de Troie par la ruse du cheval, adaptée à la sauce galactique. Et pourquoi pas en western ? Trop théâtralisée, la cyber-antiquité finit par lasser. Fade et soporifique.
L'histoire : Prétextant l’amour d’Hélène pour Paris, un prince troyen, les achéens faisaient le siège de la planète Troie depuis 40 années. Encouragé par sa fiancée Créeuse, Enée, un jeune soldat troyen, est aux premières loges de cette bataille sans fin. Lorsqu’un jour, les écrans radars troyens ne décèlent plus la moindre trace des vaisseaux achéens. Seul flotte, au beau milieu du cosmos, une météorite en forme de cheval. Ce cheval géant en forme de cavalier d’échecs, attise la curiosité des troyens qui lancent une navette de reconnaissance, pilotée par Enée. Sur place, la navette capture un homme en scaphandre, tentant de se sauver. Aussitôt, le prisonnier est amené aux pieds du roi Priam…
Ce qu'on en pense sur la planète BD : Jusqu’à présent, l’adaptation en science-fiction des mythologies et récits antiques, n’avait fait ses preuves qu’à travers le dessin animé Ulysse 31. En créant la série Le Fléau des Dieux, Valérie Mangin (et son époux Denis Bajram) s’y sont collés pour la BD. En récidivant avec cette série parallèle, inventant au passage les Chroniques de l’antiquité galactique, Valérie Mangin nous prouve que la bonne idée de départ a atteint ses limites. Un souffle épique absent, des dialogues guères convaincants, une mise en scène pompeuse… Le space opéra tombe à l’eau par trop d’emphase, trop de distanciation avec l’action. D’autant plus que graphiquement, ce Dernier troyen est très loin du dessin et des couleurs directes d’Aleksi Gajic sur Le Fléau des Dieux. Bref, il est très difficile de rentrer dans l’histoire, alors que paradoxalement tout le monde en connaît les ficelles. Pour faire passer la pilule, la narration de ce premier tome est attribuée à une troupe en représentation de tragédie classique, sur les premières et dernières planches. Si le ton théâtral s’en trouve justifié, la méthode paraît bien fastidieuse…
Benoit Cassel
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