Conduit par une gluante mais sympathique créature au coeur d’une planète à l’environnement hostile, Lorrain est à la recherche de son alter ego robotique. Selon lui, le sort de cette planète du nom de Sidar en dépend ! Mais les autochtones ne lui facilitent pas toujours la tâche, tandis qu’une invasion menace...
Nouvelle réussite que cette adaptation du romancier Stefan Wul. Sorti en même temps que Le Temple du passé, ce premier tome d’un diptyque porte clairement en lui un sous-texte politique, que rappelle la scénariste Valérie Mangin en introduction: les habitants de Sidar sont de braves indigènes que l’humain doit éduquer et protéger de l’envahisseur (pas communiste ici, mais l’idée est là). Quand il écrit son livre en 1957, en pleine décolonisation, Stefan Wul n’était pas vraiment visionnaire sur ce sujet, et relativement bien de son temps... Le choix de Valérie Mangin de reproduire son point de vue « daté » est assez judicieux, et elle promet d’élargir le propos dans le second tome, qu’il nous tarde donc de découvrir. Car au-delà de cette fable historico-politique, Rayons pour Sidar est aussi un beau récit d’exploration en même temps qu’une réflexion sur les liens humain/robot. Le héros parcourt ainsi des paysages extraordinaires et rencontre des êtres étranges, et chaque case peinte par Emmanuel Civiello est un émerveillement pour les yeux. Riche de détails et de textures, précis dans les ambiances et les lumières du jour, le dessinateur de La Graine de folie et des Korrigans propose ici un graphisme vintage (on pense à certaines images de SF américaines des années 1950) mais pas ringard. Une belle et palpitante adaptation.
Faire un lien vers cet article : ./infos.-revue_de_presse.html?direct=presse:100