Le roman de science-fiction intitulé Rayons pour Sidar, réalisé en 1957 par l'artificier de l'imaginaire Stefan Wul, se voit à son tour adapté en bandes dessinées, après Niourk, Piège sur Zarkass, OMS en série et La peur géante. Pour cette occasion, Valérie Mangin et Emmanuel Civiello s'associent afin de donner leur vision de ce nouvel univers cautionné par le partenariat instauré entre Comix Buro et les éditions Ankama.
Prévu pour se décliner en deux tomes, cette aventure extraterrestre prend ses bases sur une nouvelle planète colonisée par la Terre, à l'écosystème très particulier répondant à des règles évidemment hors dimension humaine, et en attente d'être transférée à un autre peuple colonisateur. Pour s'en rendre compte, il est utile de suivre le parcours de Lorrain, protagoniste principal, à la recherche de son double mécanique. A cet effet, bien qu'il soit question de la survie de la planète, ce premier tome se rattache principalement aux pérégrinations de ce curieux personnage (dont la fonction n'est pas forcément explicitée et la sagesse se veut moindre que celle de son double), et à son "combat" contre la nature hostile, sa rencontre avec le résident et son introspection au cœur du territoire Horb, à la recherche de son robot. Il s'ensuit donc une série de faits se succédant plutôt rapidement et dépaysants à souhait, parfois surdimensionnés face à des autochtones bien ou mal intentionnés, le tout dans des ambiances de colonisation on ne peut plus effectives (thématique récurrente chez l'écrivain). Valérie Mangin gère bien cette destinée, lui octroyant de bons rebondissements, via une intrigue qui se déroule dans une forme assez circonstanciée, assez captivante, et qui évidemment n'a pas tout dévoilé (le devenir de Lorian et la présence des Xressiens par exemple).
La mise en images de cette nouvelle aventure est confiée à Emmanuel Civiello, illustrateur reconnu pour ses remarquables travaux dans les séries telles que Korrigans, Graines de folie, La dynastie des Dragons... Force est de constater que ce dernier ne manque, une fois de plus, de capter le regard grâce à la profondeur, à l'étoffe et à la chaleur de son graphisme. A cet égard, l'artiste charge son environnement pictural lumineux grouillant d'une foule de détails extraordinaires (que l'on pourrait retrouver dans le dessin de René Hausman) et de personnages imaginaires démesurés. Les décors sont luxuriants, très colorés, dépaysants comme il se doit.Une ouverture sur un nouvel univers de Stefan Wul qui a son charme, adapté avec concision et illustré avec force.
Phibes
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