Ça vous tente, un petit voyage par-delà la mort ? Sans promesse de retour, bien entendu... (quoique). C’est à cette expédition que vous convoquent Valérie Mangin, Denis Bajram (tous deux au scénario) et Jean-Michel Ponzio (au dessin).
Avec cet enjeu d’explorer la mort, le premier tome de cette Expérience mort s’inscrit donc comme une variante des Thanatonautes de Bernard Werber, bien que ses conjectures diffèrent. Comme souvent dans les œuvres du couple Mangin-Bajram, le scénario s’appuie sur une condition scientifique plausible : tout part ici de la découverte et de l’utilisation des tachyons, des particules aujourd’hui hypothétiques. Puis il faut un casting logique d’explorateurs : il se compose judicieusement de quelques têtes brûlées (le pilote et l’agent spécial) ou curieuses (la savante et le cardinal). Enfin le budget de ces héros est quasi illimité, car une milliardaire a une sacrément bonne raison d’être motivée (son fils à moitié mort). Tous ces paramètres nous sont révélés progressivement, afin de bien faire monter le suspens. Puis le voyage à proprement parler occupe une seconde moitié de l’album, avec son lot d’épreuves métaphysiques piquantes... qui se poursuivront dans le second volet.
Ces conjectures passionnantes se dévoilent au travers d’une composition visuelle signée Ponzio, dont les traitements photos sont souvent taxés de « trop réaliste ». Secondé par les effets visuels de Bajram, l’infographiste livre toutefois une bande séquentielle rythmée, limpide et parfaitement adaptée au registre de l’aventure scientifico-technique, d’autant qu’elle se montre plus « dessinée » que sur certains récents albums. Bref, la BD de la mort qui tue...
Benoît Cassel
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